LES MÉDIAS NOUS MENTENT

« Je ne m’attends pas à ce que bien des gens lisent ceci, il est possible que Facebook ou Blogger effacent ce texte pour me censurer. Transmettez le savoir! »

Depuis le début de la pandémie, on voit plein de personnes qui critiquent les faits officiels, parfois à raison, parfois à tort. Don’t get me wrong, je suis de ceux qui aiment bien douter des explications mais une fois que je comprends le pourquoi du comment et que j’ai la certitude que la personne devant moi n’a aucune raison de me mentir, j’arrête de toujours chercher la p’tite bébitte. Il y a, par contre, certaines personnes qui ne croient à rien. Ce texte n’est pas écrit dans le but de faire changer quelqu’un d’opinion quand il le lira. Ceux qui sont visés par cette entrée de blogue ne se sentiront pas visés et trouveront que ce que j’écris est totalement cave. J’espère seulement que si tu trouves que ce que j’écris a du sens, que tu t’en serviras comme base pour discuter avec ceux que je dénonce.  

Je classe les sceptiques en 3 catégories principales: 
  • On nous ment, y’est rien arrivé
  • On nous ment, l’humain va s’adapter
  • On nous ment, je connais ça mieux que les experts
Je ne place pas les conspirationnistes purs et durs là-dedans, je considère ça comme une maladie mentale plutôt qu’un raisonnement logique. Aussi, je décide volontairement de parler de journalistes plutôt que des chroniqueurs. Les journalistes livrent les faits, les chroniqueurs sont là pour les interpréter à leur manière.

J’ai décidé d’inventer une fausse conversation avec l’archétype de chacune des catégories, pour te montrer comment le raisonnement est ridicule poussé à l’extrême. 

Première conversation. Commençons avec Kevin, qui lui, ne comprend pas que c’est l’avertissement transmis par les médias qui lui a potentiellement sauvé la vie. 

Kevin: «  Pu capable des mensonges véhiculés par les médias!
François: Comment ça?
K: Y’avait un article dans le journal qui disait que j’avais une bonne chance de recevoir une poutre sur la tête cette semaine au travail. Une poutre qui pourrait me laisser de graves séquelles ou même me tuer. 
F: Tu devais pas avoir de fun à la job?
K: Je ne suis pas allé. Mon boss a fermé le chantier pour la semaine. 
F: Donc t’as eu aucune chance de te blesser!
K: Exactement. Les médias m’ont menti. On m’a dit que je me blesserais gravement pis j’ai rien eu. RIEN EU!
F: Tu penses pas que c’est plutôt parce que ton boss a pris l’avertissement au sérieux et a fait fermer le chantier que t’es pas blessé?
K: Les maudits peurologues ont fait fermer le chantier pis j’ai rien eu!
F: Écoute. Si les médias n’avaient rien dit, t’aurais peut-être reçu la poutre sur la tête et tu serais allé brailler dans les journaux que personne n’a rien fait. Là, les médias ont averti du danger, ton boss a fait fermer le chantier. Résultat, tout le monde est en santé. 
K: Y’est rien arrivé. LES MÉDIAS NOUS MENTENT! »

Tu vois, si y’avait pas eu d’avertissement, de suivi, de « campagne de peur », personne n’aurait changé son comportement, personne ne se serait distancié, personne ne se laverait les mains, personne ne porterait le masque, y’aurait pas eu de lockdown et la poutre nous serait tombé sur la tête. 

Leçon #1: C’est à cause du message transmis par les journalistes que notre comportement a changé et qu’il n’est rien arrivé. 

Deuxième conversation. Karen pense que de grands milliardaires contrôlent notre destin. 

Karen: « Pu capable des mensonges de nos élites.
François: Bon... Comment ça, encore?
K: Mon garagiste m’a appelé la semaine dernière pour me dire qu’il y a un rappel sur mon auto. Le manufacturier a dit que les freins pourraient s’appliquer tout seuls pendant que je conduis. 
F: As-tu pris ton rendez-vous?
K: Jamais de la vie! Tu sais ben que Big Auto fait ça juste pour faire plus de cash!
F: Euh... tu sais qu’ils ne font pas ça pour le fun? Si le concessionnaire a émis un rappel, c’est qu’il s’en fait pour ta sécurité ou, à la limite, il s’en fait pour sa propre image mais le but est le même, il veut que tu restes en vie!
K: La sécurité... Pour vrai, ça fait 35 ans que je conduis et mes freins ne sont jamais restés collés tout seuls alors c’est pas demain la veille que ça va arriver. 
F: Oui mais c’est peut-être un problème avec l’ordinateur de bord!
K: Ben justement, c’est un ordinateur. C’est super bien fait ces machines-là pis c’est conçu pour régler les problèmes tout seul. 
F: Es-tu certaine que tu sais vraiment comment fonctionne l’ordi de ton auto? C’est pas capable de régler tous les problèmes sans aide! Des fois, ça prend quelqu’un qui « injecte » de nouvelles informations.
K: Oh oui, je sais comment ça marche. Pis j’ai aussi vu sur internet que tu peux mettre du jus de céleri dans le radiateur, ça détoxifie le moteur et ça reprogramme l’ordi. Pas besoin d’aller chez le garagiste. Les médias dans le fond, ils appartiennent aux concessionnaires et sont payés pour que j’aille faire mon rappel. Mais ils m’auront pas, je suis éclairée, moi. LES MÉDIAS NOUS MENTENT! »

J’avais dit que je ne toucherais pas aux conspirationnistes mais souvent, ça vient un peu avec ce type de mentalité. Ce que la majorité des gens savent mais que certains réfutent très fort:

Leçon #2: Les journalistes ne reçoivent pas d’ordres « d’en haut ». La ligne éditoriale ne vient pas de Big Pharma, des clients ou autres entités obscures. Évidemment, qui se ressemble s’assemble alors un média qui a une allégeance plus à gauche ou plus à droite s’entourera de collaborateurs de son « côté » mais non, personne ne dit quoi dire aux journalistes. 

Troisième conversation: on nous cache des informations. 

Kim: « Câlisse que les météorologues sont de la marde!
François: Que c’est qui y’a encore?
K: On nous cache les vrais chiffres
F: Bon. J’vais te faire plaisir et t’écouter. Qu’est-ce qui te fait dire ça?
K: Aujourd’hui, on annonçait 80% de pluie alors j’ai cancellé toutes mes activités pis finalement, y’a pas mouillé. On ne nous dit pas tout. 
F: Donc parce que ce qui est arrivé diffère des projections, on te ment. 
K: Ce sont des experts. Ils n’ont pas le droit à l’erreur, ils sont payés pour ça. 
F: Si je te comprends bien, toi, des probabolités statistiques, tu prends ça au mot. Si on te dit 80% de probabilités d’averses la semaine prochaine, c’est coulé dans le béton et ça peut pas changer avec le temps? 
K: Ben là! J’espère! 
F: Il ne faut jamais adapter les modèles avec les nouvelles données? Ça ne se peut pas que plus on approche de la date, plus le portrait de la météo se précise et que ça change par rapport à la prévision de la semaine dernière?
K: Trop compliqué. Les météorologues connaissent les vraies données mais nous les cachent pour mieux nous manipuler. J’ai réglé le problème, j’ai installé ma propre station météo et j’analyse moi-même mes données. 
F: Tu penses qu’une station va te donner autant d’informations que l’ensemble des stations dans le monde? Tu penses que faire tes propre recherches avec une seule source alors que t’as aucune formation en météorologie va te donner de meilleurs résultats? Tu penses vraiment arriver avec des résultats complètement différents et tomber sur la bonne prédiction 100% du temps?
K: Ben non! Ce que je vais faire, à la place, c’est qu’une fois que la journée va être finie, je vais leur dire moi, ce qu’ils ont fait de tout croche et pourquoi ils se sont trompés, tout ça en me servant de mes données. Celles que moi je pense les vraies. 
F: Donc tu ne feras pas de réelle recherche mais plutôt essayer de détruire le travail des experts avec tes propres données que tu crois meilleures, juste parce que « l’establishment météorologique nous cache les vraies données »? 
K: Oui! LES MÉDIAS NOUS MENTENT

Celle-là est la plus pernicieuse des situations. Bien sûr qu’il y a parfois (toujours) en politique, une game de communications mais dnas la communauté scientifique, on ne ment que très rarement. On a eu quelques cas (Andrew Wakefield, entre autres) où les mensonges sont excessivement nuisibles mais ces cas sont plus souvent qu’autrement laissés de côté puisque des équipes indépendantes ne sont pas capables de recréer les mêmes résultats de façon constante et consistante. C’est dans la zone grise entre l’équipe qui crie « Euréka » et le reste de la communauté scientifique qui valide les résultats que les interprétations apparaîssent. C’est aussi excessivement rare que le résultat dont 99% doute devienne finalement la réelle solution. La science, ça ne fonctionne pas comme ça. 

Leçon #3: Les journalistes n’interprètent pas les données. Ils sont des experts en recherche et, à part de rares exceptions, sont capables de livrer les informations de sources crédibles, fiables et reconnues. Ils sont payés pour fouiller, colliger et digérer des informations pour que le public les lise mais ne sont pas là pour les interpréter tout croche. 

Au fond, ce qu’il faut retenir de tout ça c’est que c’est bien de se questionner mais avant de penser que tout le monde te ment, il faut se poser la question « Est-ce que vraiment toute la chaîne d’information qui part de la source jusqu’à moi est corrompue? » 

Et la réponse est non. Tout le monde fait son possible.

On n’est pas en Chine. 

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