Arrêtez d'avoir des enfants, SVP

On l'entend une fois de temps en temps, celle-là. Il y a d'ailleurs un texte dans le Devoir qui en parle ce matin. Il est écrit par Alexandra Hénault, une des deux premières lauréates du prix René-Lévesque de la presse étudiante, décerné conjointement par Le Devoir et la Fondation René-Lévesque.

Vas lire son texte ici, il s'appelle Je ne voudrai jamais enfanter. Je vais t'attendre pour continuer, promis

Tu as lu? Good. T'en penses quoi? Parce que perso, je trouve qu'elle a toutes les bonnes raisons au monde pour réagir comme elle le fait. Pourquoi? Laisse-moi 2 minutes, tu vas voir. On ira pas vite et tu vas comprendre où je m'en vais, même si t'es pas d'accord avec moi. D'ailleurs, on n'est pas obligés d'être d'accord.

Voilà. Ça fait des années que je dis, mais pas trop fort parce que ça fait freaker les matantes, qu'une des façons de réduire une des deux crises les plus importantes qui nous attendent dans un futur à moyen terme (30-50 ans) c'est la dépopulation progressive. Je ne parle pas de zigouiller les enfants pis toute pis toute mais de proposer passivement aux gens de ne pas avoir plus d'enfants que de parents. Arrêter l'inflation de vie humaine. Se calmer sur la croissance. Limiter l'inflation.

La surpopulation et la surconsommation sont la résultante directe de l'augmentation de la population humaine, ce qui est logique, si on décortique comme il faut le mot «surpopulation». Plus de gens sur autant de terrain, on finir par venir à boute de ressources. Je ne suis pas alarmiste, je ne suis pas défaitiste, je constate simplement qu'à 100 dans le carré de sable, t'as pas mal moins de ressources par enfant que quand t'étais juste 4. Quad on ne peut pas augmenter la taille de notre planète ou qu'on ne peut pas magiquement faire apparaître de la matière première qui, on va se le dire, va finir qu'à manquer éventuellement, ben on se ramasse avec la même tarte pour plus de monde et on crève de faim.

Je comprends que l'être humain est biologiquement fait pour se reproduire, comme toute autre espèce vivante. Dans le temps (préhistoire, on s'entend), on enfantait en masse parce que la maladie, les prédateurs et les intempéries en général rendaient la vie plutôt rude. C'était la loi du plus fort. Il fallait faire beaucoup d'enfants parce que certains se faisaient manger par des T-Rex et autres vélociraptors de l'époque et que, mathématiquement, pour que l'espèce survive, il fallait plus de rejetons que ce que la nature réclamait.

Fast-forward en 2019 alors que depuis au moins 250 ans, le taux de mortalité infantile est en baisse, l'espérance de vie augmente et le niveau de santé général dans les pays développés est extraordinaire. Il n'y a plus de menace pour l'être humain. Niet. Zéro. Zilch. On ne meurt plus du scorbut avant d'avoir pu soi-même se reproduire. Nos enfants n'ont plus besoin d'avoir peur des méchants tigres-à-dents-de-sabre. Papa ne doit plus manger le plus jeune parce que la chasse n'a pas été fructueuse cette année.

On ne meurt plus de causes naturelles avant de se reproduire. Rester en vie n'est plus un combat de tous les jours. Il n'y a plus aucune raison biologique, sociologique ou juste logique d'avoir plus d'enfants que de parents.

Avons-nous vraiment besoin d'un ratio de 3 enfants pour 2 parents? Non. Don't get me wrong; t'en as 3? 4? 12? C'est ben correct. J'ai aucun problème avec ça. Je ne dis pas que d'avoir plus de 2 enfants est mal et devrait être punissable par la loi ou par une intervention divine, loin de là. Ce que je dis, c'est que si on a la chance d'entamer une réflexion collective, on pourrait réaliser qu'au point où on en est, un ratio de 1:1 (2 parents, 2 enfants) c'est assez pour assurer la survie de l'espèce. Dans mon cas, c'est du 3:2, je suis le beau-père d'une extraordinaire demoiselle et le papa d'un parfait petit garçon. 3 parents sont impliqués, 2 enfants en sont sortis. Mon héritage biologique sera déficitaire et c'est ben correct de même.

Il ne faut pas viser ce que la Chine a fait avec sa loi de «Juste un par famille». C'était drastique et un peu con. Par contre, on peut prendre une minute de recul, se regarder en tant que civilisation mondiale et se dire «Tsé quoi? On est rendus à 8 milliards. J'pense que l'Univers sait qu'on existe, on peut peut-être commencer à slaquer la poulie».

Moins de croissance égale diminution de consommation. Arrêt de la croissance égale stabilisation de la consommation. Diminution de la croissance égale plus de tarte par personne. Je sais que je sursimplifie mais des fois, faut mettre l'argument économique de côté et se dire qu'au niveau du développement des espèces intelligentes sur la Terre, on a réussi pas pire.

Revenons maintenant à Alexandra qui ne veut pas d'enfants parce qu'elle est éco-anxieuse. Moult commentateurs se sont levés pour la traiter de ci pis de ça mais sais-tu quoi? Elle n'a pas de comptes à te rendre, elle n'a pas besoin de satisfaire tes questionnements et interrogations et surtout, elle a le droit.

Tu veux des enfants? Deux, ça pourrait être correct. Un, c'est encore mieux. T'en veux pas? Je peux te comprendre, je n'en voulais moi-même pas jusqu'à y'a 5 ans (j'ai presque 41 ans). On m'a demandé la raison à plusieurs reprises et peu importe la réponse que je donnais, on me disait que mes raisons se défendaient. Pourquoi, tout d'un coup, parce qu'une femme de 18 ans, majeure, vaccinée et allumée dit qu'elle ne veut pas d'enfants pour des raisons environnementales, ça fait d'elle une jeune écervelée qui finira bien par entendre la voix de la raison?

Pour le bien de l'humanité, il faut qu'elle arrête d'avoir trop d'enfants. On va venir qu'à manquer de place où les mettre.

You go Alexandra, t'es pas obligée de leur plaire. Et tu fais partie de la solution.
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